Laissez-moi vous présenter l’un des rappeurs qui apporte une nouvelle vague au rap francophone : SWING
Swing c'est une voix qui peut varier d’une octave à l’autre, un flow envoutant qui nous transporte dans un univers doux, reposant mais néanmoins macabre.
Revenons d'abord aux origines.
Swing est un rappeur bruxellois qui a débuté sa carrière dans le trio « l’Or du Commun ».
C'est à partir de 2013 que ses premiers morceaux voient le jour et notamment sur l'EP de Roméo Elvis « Bruxelles C’est Devenu La Jungle » où il apparait dans le morceau "Linkebrousse".
Sur ce premier titre qu'on peut entendre un flow presque swinguest : à la fois mélodieux, chaleureux et maitrisé, ce flow restera la marque de fabrique du rappeur belge.
Les années passent et Swing continue de produire des titres de hauts niveaux, d'enchainer les featurings triés sur le volet, en passant notamment par Le Dé, YellowStraps, Roméo Elvis ou encore Moka Boka. En parallèle, il continue de travailler avec ses amis de l’Or du Commun en sortant un premier album nommé « Zeppelin » sorti en 2017.
L'album est très bien reçus et profite du feat avec Romeo Elvis sur le son « Apollo » pour concrétiser cette réussite artistique en réussite commercial.
Un an plus tard, le groupe revient avec un album encore plus aboutie qui les fera encore plus connaître au-delà des frontières belges. C’est en partie avec cet album que j’ai pu moi-même les découvrir. J'ai personnellement retenu « Homosapiens » qui a des paroles fortes où on aborde les inégalités entre les Hommes notamment le racisme. C’est d’ailleurs sur cet axe que Swing va s’appuyer principalement dans sa carrière solo.
Swing en solo
Car oui, après la sortie de cet album et quelques concerts plus tard, Swing décide de se lancer en solo, sans pour autant quitter le groupe comme il le précisait dans certaines de ses interviews. Cette décision n'a étonné personne, de part ce que l’on avait entendu de lui dans les featurings ainsi qu’avec l’ODC.
Il est d’ailleurs considéré comme le leader du groupe. Donc c’est une grande voie libre disponible pour le jeune artiste bruxellois, pouvant sans doute être capable d’apporter un nouveau style au rap belge comme on pu le faire Hamza, Damso ou même Stromae dans un autre registre. Et c’est exactement ce qu’il fait en sortant son tout premier EP solo « Marabout ».
Véritable référence à sa grand-mère qu'il considérait comme telle. Dans cet Ep solo on redécouvre sa voix et on apprend avec stupéfaction qu'il a un énorme talent. Car non seulement il sait rapper mais il sait également incroyablement chanter.
Le mélange d'un refrain chanté et couplets rappés donne beaucoup plus de richesse à son projet ,évidemment comme à son habitude Swing, maîtrise son sujet malgré les changements. Mais le son qui m’a le plus marqué dans cet EP est sans aucun doute « Corbeaux ». Dans ce titre il nous raconte l’histoire d’une embrouille entre deux hommes qui dérape... L'un des deux hommes se saisie d'une arme, tire et tue sur le coup l'homme présent avec lui. Petit à petit le leader de l'ODC se met à la place de l’homme ayant tiré, qui se rend compte de son erreur en le symbolisant tout aussi comme mort avec la phrase « une balle pour deux vies de foutue » ou encore avec ma punchline préférée « Un macchabé, deux morts, une balle ; voila ce que la vie m’enseigne, macabre est la mise en scène il a fallu que je déraille ».
Par la suite le rappeur bruxellois affirme ses choix artistiques dans son dernier projet sortie en début 2020 : « Alt F4 ». Dans ce deuxième EP solo, Swing part beaucoup plus dans les aiguës tout en proposant un flow rappé bien plus reposant et bien moins « kické ». Si je le considère comme un des meilleurs projets de l’année, c’est parce que cet artiste a perfectionné son style et sa musique avec des instrumentales tout aussi prenantes les unes que les autres. Il a réussi à évoluer et à s'améliorer tout en poursuivant ce qui le fait le rendre si fort. Par exemple, il s’appui encore plus sur le vocabulaire du macabre en ayant toujours des instrumentale qui n’ont pas grand-chose à voir avec ceux-là. Et il poursuit sa dénonciation du racisme avec le son « N » en parlant des discriminations présentes dans la société et qui peuvent perdurer avec le temps d'où la phrase « Me demande pas pourquoi l'avenir m'inquiète ». Mais, concernant les instrumentales, elles restent totalement différentes de celle de son premier EP. Celles-ci lui permettent d’avoir un flow encore plus chanté qu’a son habitude, et de part ce qu’il nous a montré dans cet EP, on peut dire qu’il confirme son talent musical pour le chant. Mention spéciale cette fois-ci au morceau qu’il partage avec Angèle « S’en aller » qui est un parfait exemple de comprendre son évolution en un seul titre.
En bref, Swing c’est un artiste très polyvalent qui est aussi bien très doué lorsque qu'il kicke que lorsqu'il chante et cela toujours impressionnant lorsque un artiste arrive encore à améliorer son style.
Photos de Swing qui pose pour ses clips ainsi que pour des magasines ou encore avec son groupe l'ODC
Mon avis
Si j’ai décidé que c’était sur lui que devait se porter mon premier article, c’est tout simplement parce qu’il n’a encore aucuns mauvais sons que se soit sur son premier ou son deuxième EP, ils sont tous bons voir excellent. Il a marqué mon année 2020 et celle de beaucoup de personnes avec cet EP qui nous transporte et qui nous fait voyager dans une douceur macabre et mélancolique. D’ailleurs petite anecdote , son trio avec Loxley et Primero aurait dû être, à la base, un quatuor qui devait comprendre un 4 ème membre en la personne de Roméo Elvis. Mais ce dernier a décidé de se centrer sur sa carrière solo, ce qui lui a plutôt bien réussi.
Enfin bref, j’espère que vous avez kiffé ce premier article (un peu long). Dites-moi ce que vous en pensez !
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